Lorsqu’il s’est agi de chiffrer les coûts de construction d’une installation complexe de recherche, l’estimation paramétrique des coûts s’est positionnée comme alternative intéressante à l’approche classique dite analytique.
Les objectifs de l’étude paramétrique
Tout d’abord, satisfaire les exigences de fiabilité des estimations et d’intégrer les contraintes, mais aussi
- Aboutir à un chiffrage crédible avec un minimum d’information et de ressources
- Produire des estimations respectant la spécification de sortie des coûts
- S’appuyer sur l’existant des projets similaires (mais pas totalement)
- Chiffrer les activités de Management et Systèmes (dont les intégrations et tests partiels)
- Tracer les hypothèses des estimations, les appliquer de manière cohérente sur l’ensemble du périmètre chiffré
- Comprendre les drivers de couts pour proposer des pistes d’optimisation
- Réaliser des simulations (what if ?) – make/buy, alternative solutions, …
- Déterminer le niveau de précision des estimations
- Etre capable de reprendre les estimations rapidement
Complémentairement, il s’agissait aussi pour les nouveaux projets
- Etre capable de reprendre les estimations rapidement
- Capitaliser sur les coûts des systèmes de la collaboration entière
- Développer la compétence en estimation des coûts
Le modèle
Le modèle paramétrique représente la description technique du système à chiffrer (quoi) et du projet (comment).
Au niveau supérieur de l’arborescence des activités de management et d’ingénierie puis la description des systèmes. Ce modèle sera réutilisé et amélioré pour les nouveaux projets à chiffrer.
L’expérience
Au bilan, de maniére qualitative un vrai sentiment de maîtriser les estimations, d’être capable de les justifier – les estimations sont “auditables” sur la base des paramètres techniques – et l’assurance d’être capable de reprendre les estimations réalisées même facilement.
de manière plus factuelle :
- Chiffrage « relativement » rapide (apprentissage)
- Ressources consommées modérées … vu le travail produit
- La « flexibilité » des résultats est avérée (sortie de coûts)
- Les “drivers de coûts” ont été identifiés et une proposition de pistes d’optimisation argumentée
- les complexités “calibrées” ont été comparées à celles de projets similaires
- les optimisations (design / projet) ont été motivées (temps/opportunités)
- Les résultats ont été jugés satisfaisants
Le ticket d’entrée dans la “paramétrie” a été payé par l’ étude engagée : ressources, méthodes, outils
Un modèle de coûts « Système » existant et réutilisable
- les nouvelles estimations se construiront rapidement (copier-coller),
- on revisitera les paramètres …
- on aura accès à un chiffrage détaillé … et rapide … qui pourra s’affiner (Top-Down)
Un bilan positif pour l’organisation
- Démarche de capitalisation des coûts des projets initialisée … et, une fois la base de données constituée,
- Chiffrage rapide (ROM), ajustable et « auditable »,
- Optimisation des coûts (en ingénierie et fabrication) des projets,
- Possibilité de traiter la thématique « coûts » dans la conception : Conception à cout Objectif (CCO)
Conclusion
Oui, l’approche paramétrique est intéressante surtout dans une vision stratégique
- d’améliorer la fiabilité des estimations et
- d’optimiser le coût des systèmes (réduire ce qui coûte cher, déployer les solutions efficaces et bon marché).
L’approche paramétrique nécessite en amont un calibrage propre aux projets de l’organisation, le développement de compétences internes pour constituer et faire vivre les modèles de coûts mais le retour sur investissement est évident.
Selon que vous êtes en position d’acheteur ou de fournisseur, poser vous donc ce genre de questions :
– Combien me coutera un contrat dont je ne connais pas le cout probable ? Le prix à payer est-il trop élevé ou trop faible ?
– Combien me coûtera un projet sous-vendu ?
Finalement, quant à la question combien me coûtera – ou rapportera – un projet sur-vendu ?
La réponse risque bien d’être : RIEN puisque vos concurrents auront une meilleure offre et vous ne décrochez pas l’affaire.